Les différents types de ruche

L’un des éléments fondamental pour la pratique de l’apiculture est la ruche. Lorsqu’on début cette activité, l’apiculteur débutant se pose généralement la question : quelle ruche choisir ?
C’est vrai qu’il existe un grand nombre de ruche disponible sur le marché, et il peut être difficile de faire un choix lorsqu’on a jamais pratiqué l’apiculture. Il est aussi probable qu’un apiculteur déjà confirmé ait envie de changer de ruche, pour des raisons pratiques ou pour s’essayer à de nouveaux formats. Alors quels sont les différents types de ruches et comment faire un choix ?
La ruche incontournable en France : la ruche Dadant
Certainement la plus commercialisée en Europe actuellement, c’est une ruche à cadres (10 ou 12 cadres selon le format) inventée par Charles Dadant. Elle est devenue la ruche standard et de ce fait, elle est recommandée pour débuter en apiculture (pièces et accessoires facilement accessibles, solide et résistante, d’une utilisation simple et pratique). Elle se compose d’un corps de ruche d’une dimension différente que la hausse. Le corps, et donc les cadres qu’il contient, sont d’un format plus haut que pour la hausse (ou grenier à miel). Le nombre de cadre dans la hausse est également réduit (9 cadre vs 10 dans le corps) pour laisser davantage d’espace entre les cadres de la hausse. Cet espace supplémentaire laisse davantage de place pour étirer les alvéoles qui serviront à stocker le miel.
La ruche Dadant est une ruche à bâtisse froide, c’est-à-dire que les cadres sont placés de façon perpendiculaire au trou d’envol, ce qui favorise la circulation de l’air à l’intérieur de la ruche. On va donc avoir une ventilation plus importante à l’intérieur de la ruche par rapport à une bâtisse chaude.
Niveau prix, la ruche Dadant est accessible à moins de 100€. On constate un prix moyen de 90€ environ selon les fournisseurs, pour une ruche complète avec une hausse. Comptez environ 60€ pour une ruche complète sans hausse.
La ruche Langstroth
Également populaire en Europe mais encore plus aux Etats-Unis, la ruche Langstroth est une ruche à cadre en bâtisse froide, comme la Dadant. Elle favorise donc la circulation de l’air à l’intérieur de la ruche. Suivant ce principe, les cadres sont placés perpendiculairement au trou de vol.
Elle a été conçue pour apporter plus d’espace aux abeilles, en suivant le principe du “bee space” : elle est conçue pour permettre une circulation optimale des abeilles à l’intérieur de la ruche. Elle offre des cavités de plus de 10 mm aux abeilles, ce qui va forcer ces dernières à colmater les cavités à l’aide de cire, et non de propolis.
La ruche Langstroth est plus petite et est donc plus maniable que la ruche Dadant. C’est une ruche dite divisible, c’est-à -dire que le corps de ruche est identique à la hausse, ce qui permet de travailler avec un seul format de cadre. Le corps de ruche se compose de deux hausses superposées. Cela offre un espace assez important aux abeilles pour permettre à la colonie de se développer correctement.
Elle n’est pas recommandée aux apiculteurs débutants, mais convient bien aux apiculteurs professionnels qui élèvent des essaims et qui pratiquent la transhumance.
La ruche Voirnot
La ruche Voirnot est une ruche cubique. Elle est le parfait compromis entre la ruche Dadant et la ruche Langstroth de par ses dimensions : 36 cm de hauteur, 36 cm de largeur et 36 cm de profondeur (à l’intérieur). Elle respecte ainsi la dimension de la grappe d’abeilles. C’est une ruche qui utilise également le principe de la bâtisse froide, c’est-à-dire que les cadres sont perpendiculaires au trou de vol. Cela va favoriser la circulation de l’air entre les cadres.
Sa principale caractéristique repose sur la dimension de ses hausses. En effet, on retrouve deux dimensions différentes pour les hausses. L’une d’une hauteur de 17 cm et l’autre d’une hauteur de 20 cm. Elles permettent de favoriser un accès rapide aux provisions lorsque les températures sont plus froides, du fait de la taille de son corps et de sa hausse. Elle est donc idéale dans les régions les plus froides.
La ruche Warré :
La ruche Warré, dite ruche écologique, est une ruche un peu plus spéciale, puisqu’elle n’est pas conçue selon le système traditionnel de la ruche à cadre. En effet, la ruche Warré a été conçue pour reproduire l’environnement naturel des abeilles.
Les hausses sont posées les unes sur les autres, et les abeilles construisent elles-mêmes leurs rayons de cire sur les parois des hausses.
La ruche Warré a été inventée par Émile Warré. Elle est basée sur le principe de la ruche naturelle, c’est-à-dire qu’elle est conçue pour permettre aux abeilles de vivre et de se développer de manière autonome. Elle est moins productive qu’une ruche Dadant ou Langstroth par exemple et également moins maniable. Pour produire du miel avec ce type de ruche, l’utilisation d’un extracteur n’est pas possible. Il faut presser les rayons de miel et le filtrer à l’aide d’un tamis. Elle convient bien aux apiculteurs débutants qui souhaitent s’initier à la conduite d’une ruche.
La ruche Zander :
Il s’agit du type de ruche que j’utilise au sein de mon rucher. La ruche Zander est semblable à la ruche Langstroth, avec quelques différences tout de même. Elle est également à bâtisse froide et c’est une ruche verticale, donc qui utilise des hausses pour la production de miel. C’est une ruche divisible, c’est-à-dire que le format des cadres sont les mêmes pour le corps de ruche ou les hausses. A l’instar de la ruche Langstroth, le corps de ruche se compose également de deux hausses superposées l’une sur l’autre.
La ruche Zander contient 10 cadres par hausse. Elle est pratique pour de l’élevage d’essaims et en cas de fortes miellées. En revanche, elle ne convient pas forcément bien aux apiculteurs qui débutent car la gestion de la colonie est plus complexe (hivernage sur deux hausses, proximité des réserves en hiver). En revanche, de par sa dimension proche de la ruche Dadant, il est facile de se procurer des accessoires et du matériel compatible.
De nombreux autres types de ruches existent. Je n’ai pas parlé des ruches traditionnelles en paille ou encore en osier, ou bien de la ruche kényane ou alsacienne par exemple, mais cet article sera amené à être étoffé au cours des mois qui viennent et ces ruches auront également leur place au sein de cet article 🙂